En parallèle de la vente RM Sotheby’s qui s’est tenue la semaine dernière à Paris, Artcurial Motorcars a organisé une vente aux enchères lors du salon Rétromobile. Sur les 347 lots, un tiers concernait l’automobile et 13 étaient des Porsche. Nous le savons, ces ventes aux enchères ont souvent un impact sur la cote des Porsche rares. Cependant, toutes les voitures proposées n’ont pas trouvé preneur…
Une 904 GTS frôle les 2 millions !
La vente la plus onéreuse fut celle d’un coupé Bugatti Type 57C Atalante de 1938, partie pour près de 3 millions d’euros. Une Ferrari et une Maserati ont dépassé les 2 millions d’euros tandis qu’une Porsche 904 GTS de 1964 s’est vendue pour 1 873 600 €.
Un tarif élevé pour ce châssis n°904-104 dont seuls deux propriétaires sont connus depuis 1970. Entretenue chez Porsche, elle a participé au Tour Auto de 1964 et aux 1 000 kilomètres du Nürburgring la même année. Son historique limpide tout comme son élégante couleur Rouge Rubis ont certainement joué en sa faveur.
Participant à 24 compétitions entre 1964 et 1969, elle a passé 16 fois la ligne d’arrivée. Entièrement révisée, sa cylindrée a été portée à 2,7 litres en 2009, devenant éligible pour le groupe G lors des courses historiques. Dernier point – et pas des moindres – cette 904 GTS ne totalise que 31 000 kilomètres depuis l’installation du Flat-6 en 1994. Un pedigree fascinant auquel nous pouvons ajouter une anecdote : c’est très précisément cette voiture qui a servi de base à Minichamps pour modéliser la 904 GTS à l’échelle 1/18.
Les 356 : des valeurs sûres
Quatre Porsche 356, l’ancêtre de la 911, étaient proposées à la vente. Deux modèles assez spectaculaires sont à souligner : une Pre-A 1500 Bent Window de 1954 (illustrée ci-dessous) estimée entre 180 et 280 000 €. Un modèle rare, abandonné dans une grange californienne puis restauré en totalité par ArtCar Inc pour un coût d’environ 200 000 $. Bien que prestigieuse, cette 356 n’a pas trouvé preneur.
Parmi les trois autres 356, une Pre-A 1300 de 1951 a été adjugée pour 894 000 €. Quant à la 356 B Carrera GT de 1963 et la 356 A Carrera 1600 GS cabriolet, elles n’ont pas été vendues. Les estimations de ces voitures étaient d’environ un million d’euros.
572 160 € pour une RUF CTR 2
Parmi les modèles atypiques, une RUF CTR 2 de 1997 s’est vendue pour 572 160 €. Un prix respectable pour cette Porsche 911 reconstruite et améliorée. Elle dispose de quatre roues motrices, de la carrosserie étroite et allégée et d’une puissance totale de 520 chevaux obtenue grâce à l’adjonction – entre autres – de deux turbocompresseurs. Vitesse de pointe : 354 km/h.
Six Porsche 911 et une 962 C !
Majoritaires, les 911 étaient au nombre de six. Parmi elles, seule une n’a pas été vendue, il s’agit d’une 911 Speedster de 1989 de couleur Linen Grey Metallic (un gris champagne) de seulement 71 230 kilomètres. Les estimations plaçaient cette voiture entre 160 et 200 000 €.
Une 911 T 2.2 Targa blanche (illustrée ci-dessous) s’est vendue pour 89 400 €. Elle n’avait pas de prix de réserve. Un prix attractif pour cette voiture d’époque, disposant même de ses sur-tapis de protection d’origine et de son autoradio d’époque. Seule ombre au tableau : la peinture Light Ivory d’origine qui a viré au blanc.
Une Porsche 911 S 2.4 Targa de 1972 s’est vendue 160 920 €, une 911 Turbo 3.0 litres de 1984 est partie pour 131 120 €, une 911 Carrera 2.7 RS est partie pour 536 400 €. Enfin, une rarissime 930 Turbo cabriolet est passée sous les marteaux à 160 920 €.
La pièce la plus rare était sans conteste une 962 C de 1985, estimée entre 1 300 et 1 600 000 €. Cette 962 a été livrée à l’écurie Fitzpatrick dès sa livraison dans le but de courir aux 24 Heures du Mans. Endommagée lors des essais, elle fit un retour à Stuttgart. Disposant d’un dossier d’entretien et de factures complet, et après une restauration soigneuse, elle n’a pas trouvé preneur.
Journaliste auto depuis plus de 10 ans. Fait une fixation sur les Porsche à air. Ne souhaite pas se faire soigner de cette addiction !