Pour célébrer ses 70 ans, la marque Porsche s’est offert les 24 Heures du Mans. Pas en LMP1, mais en catégories « GT » avec l’iconique 911. Récit d’une course maîtrisée.
Au départ de la 86e édition des 24 Heures du Mans, Porsche n’était pas là pour affronter Toyota. Vainqueur des trois dernières éditions avec la 919 Hybrid, la maison allemande a préféré se focaliser sur les catégories LMGTE Pro et LMGTE Am, réservées aux voitures dérivées de nos autos de tous les jours. Une excellente idée, soldée par une double victoire.
Les Porsche 911 RSR débarquaient pour les 24 Heures du Mans en grand nombre. Quatre châssis étaient engagés pour en découdre avec la mythique course. Avec les n°91, 92, 93 et 94, le constructeur de Weissach un objectif : fêter les 70 ans avec une victoire. Deux voitures (la °91 et la 92) arboraient pour l’occasion une livrée originale. La n°91 reprenaient les couleurs d’un célèbre cigaretier partenaire de Porsche dans les années 80, tandis que la n°92 se voyaient peinte en rose en hommage à la 917 « Cochon Rose » de 1971. Clin d’œil historique apprécié par les fans sur place venus nombreux.
Dès les essais, la n°91 s’illustrait avec un temps au tour plus rapide de 3 secondes en comparaison avec la pole position de la catégorie l’an passé. Les Porsche 911 RSR ont dominé les qualifications, mais se sont retrouvées à de multiples reprises en difficulté. Les pilotes se plaignaient notamment d’instabilité et d’une trop forte vivacité du train arrière lors des attaques de freinage. La puissance était bien au rendez-vous, mais une certaine fragilité pouvait être perceptible.
En course, les Porsche 911 d’usine ne furent pas vraiment inquiétées et remportent la catégorie LMGTE Pro. Une belle démonstration. La n°92 de Laurens Vanthoor, Kévins Estre et Michael Christensen s’impose devant la voiture sœur de Frédéric Makowiecki, Gimmi Bruni et Richard Lietz. La bataille avec Ford fut belle en fin de matinée. C’est notamment le français Sébastien Bourdais, pilote pour la marque à l’ovale, qui est venu menacer Porsche. Mais avec fermeté, la 911 RSR n°91 alors piloté par Fred Makowiecki a conservé sa deuxième place. Doublé.
En LMGTE Am, victoire Porsche ! C’est la Porsche n°77 de Matt Campbell, Christian Ried et Julien Andlauer qui s’impose. Une victoire qui vient compléter un parcours parfait. Cette voiture était déjà la plus rapide des essais qualificatifs, et même de la journée test organisée début juin. Il s’agit d’une victoire dès la première participation pour Julien Andlauer, tenant du titre en Porsche Cup. Le jeune français – né le même jour que le pilote le plus jeune au départ, à quelques heures près – se construit encore un palmarès plus conséquent, en ajoutant Le Mans à son CV. Il fut, comme ses équipiers, irréprochable et devient en même temps le plus jeune vainqueur des 24H du Mans dans cette discipline.
Le succès ne fut pas acquis toutefois sans quelques problèmes rencontrés par la marque allemande. La 911 RSR n°94 a abandonné suite à un problème de connexion entre le châssis et les suspensions. La 911 RSR n°93 a rencontré de son côté un problème de pédalier, l’obligeant à perdre 15 minutes aux stands.
Félicitation à tous les pilotes et au travail des ingénieux et mécaniciens pour cette nouvelle victoire. Le constructeur le plus titré au Mans (19 succès au général) continue de prouver sa fiabilité et son amour pour l’endurance en s’engageant avec des moyens forts. Ce succès vient couronner un travail entamé depuis le début du programme de la nouvelle 911 RSR en 2016.
Rendez-vous en 2019 pour une nouvelle moisson de succès aux 24 Heures du Mans ?
Crédit photo : Porsche
Passionné d’endurance, je suis spécialiste des 24 Heures du Mans et des courses d’endurance en général. Un terrain de jeu qui me donne l’occasion de croiser pas mal de Porsche, dont je suis amoureux.